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Quelle est la seule chose qui pourrait empêcher la plupart des entrepreneurs de dormir ? Et cela marche pour des web entrepreneurs, des PME et les start-ups.
Si vous avez cliqué sur cet article, je suppose que vous le savez déjà. Oui il s’agit du cash, des billets, de la moula, du flouze, de la thune, de l’oseille, de la caillasse. Bon d'accord j’arrête. Dit de manière plus sérieuse, il s’agit de la trésorerie !
Et oui, une entreprise peut être rentable sur le papier et pourtant se retrouver en difficulté par manque de liquidités. C'est là que le tableau de flux de trésorerie ou cash flow statement (CFS) entre en scène.
Imaginez-le comme le relevé bancaire détaillé d'une entreprise, mais en beaucoup plus malin ! Il vous dévoile d'où vient l'argent et où il va. En fait, c’est le résumé de toutes les lignes du relevé bancaire d’une entreprise.
En tant qu'étudiant en finance, c'est un essentiel à connaître et surtout que vous devez absolument maîtriser.
Nous savons que les chiffres qui s'y cachent peuvent sembler intimidants au premier coup d'œil, mais pas de panique. Nous allons décortiquer ensemble ce document essentiel. Une fois ses secrets percés, vous saurez en un clin d'œil si une entreprise nage confortablement dans les liquidités ou si elle rame pour garder la tête hors de l'eau.
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Qu'est-ce qu'un tableau de flux de trésorerie (Cash flow statement) ?
Définition du tableau de flux de trésorerie (CFS)
Le tableau de flux de trésorerie (Cash Flow Statement ou CFS pour sa forme contracté) est l’un des trois états financiers qui présente les mouvements de liquidités d'une entreprise sur une période donnée.
Il permet de comprendre comment une entreprise génère et utilise ses liquidités en mettant en évidence les flux entrants et sortants dans différentes catégories d'activités.
Le CFS est un outil essentiel pour évaluer la solvabilité, la capacité de financement et la gestion de trésorerie d'une entreprise.
Quels sont les trois types de flux de trésorerie ?
Le tableau de flux de trésorerie est généralement divisé en trois catégories, chacune représentant un type spécifique d'activité qui affecte les liquidités de l'entreprise :
1. Flux de trésorerie d'exploitation (Cash Flow from Operating Activities)
Les flux de trésorerie d'exploitation représentent les entrées et sorties de liquidités liées aux activités principales de l'entreprise, c'est-à-dire les opérations telles que les ventes, les paiements aux fournisseurs et aux employés.
Généralement, le CF from operating activities commence à partir du résultat net donc post-paiement des revenus et charges opérationnels, des taxes et des charges d’intérêt que l’on vient retraiter des mouvements de trésorerie opérationnels comme la variation BFR.
Nota bene: Les créanciers aiment partir de l’EBITDA cash auquel on vient soustraire les taxes, les intérêts et autres dépenses éventuelles.
Fun fact: On ne sait pas pourquoi mais les charges d’intérêt se sont pas dans le CF from financing activities mais dans le CF from operating activities. Une étrangeté qui pourrait vous permettre de vous différencier en entretien.
Ce flux est un indicateur crucial de la rentabilité et de la capacité de l'entreprise à générer des liquidités pour financer ses activités quotidiennes sans recourir à des sources de financement externes.
2. Flux de trésorerie d'investissement (Cash Flow from Investing Activities)
Les flux de trésorerie d'investissement incluent les transactions associées aux investissements de long terme, comme l'achat ou la vente d'actifs immobilisés (bâtiments, machines, équipements) ou de titres financiers (actions, obligations).
Ces flux indiquent les dépenses d'investissement engagées par l'entreprise pour se développer ou maintenir ses capacités opérationnelles.
On vulgarise généralement et on considère qu’il s’agit plus ou moins des CAPEX (maintenance CAPEX + growth CAPEX).
Dans la réalité, les CAPEX ne sont qu’une partie des Cash Flows from Investing Activities (ce dernier couvre toutes les opérations de liquidités concernant les investissements, pas uniquement les dépenses en capital).
3. Flux de trésorerie de financement (Cash Flow from Financing Activities)
Les flux de trésorerie de financement reflètent les opérations relatives au financement de l'entreprise, comme les emprunts, le remboursement des dettes, ou l'émission de capital.
Ces flux sont essentiels pour comprendre comment une entreprise se finance et redistribue les bénéfices, par exemple, via des dividendes.
À quoi sert un tableau de flux de trésorerie ?
Le tableau de flux de trésorerie est un outil essentiel pour analyser la santé financière d'une entreprise.
Personnellement, si je n’avais le droit de regarder qu’un état financier pour évaluer la santé financière d’une société, je regarderai le CFS et son évolution sur 5 ou 10 ans. Cela me donnerait une vision de la profitabilité de la société, de ses dépenses d’investissements et de ses moyens de financement.
Je ne le répéterai jamais assez dans mes articles et à mes élèves mais le cash c’est la vie d’une société. Une société profitable qui ne gère pas son BFR peut faire faillite. Une société qui n’est pas en mesure d’investir par manque de trésorerie finit par mourir. Bref, le cash c’est la vie.
Ainsi le CFS sert :
- Évaluer la capacité de l’entreprise à générer des liquidités : Il montre comment l'entreprise crée et utilise les liquidités pour financer ses opérations, ses investissements et ses obligations de financement.
- Assurer une gestion de trésorerie efficace : Le CFS permet de suivre les mouvements de liquidités et de vérifier si l’entreprise dispose de suffisamment de fonds pour honorer ses dettes, ses salaires, et ses investissements.
- Prendre des décisions d’investissement et de financement : Les investisseurs et créanciers utilisent le CFS pour évaluer les risques et la viabilité d'un financement ou d'un investissement dans l’entreprise.
En somme, le tableau de flux de trésorerie fournit une vision claire de la situation de liquidité de l’entreprise, ce qui aide à prendre des décisions stratégiques et à anticiper les besoins de trésorerie.
Comment construire un tableau de flux de trésorerie ?
1. Rassembler les états financiers
Pour préparer le tableau de flux de trésorerie, il est essentiel de rassembler les principaux états financiers de l’entreprise, notamment le bilan et le compte de résultat.
- Le bilan fournit des informations sur les actifs, passifs et capitaux propres
- Le compte de résultat détaille les revenus et les dépenses.
Ces documents sont indispensables pour calculer le flux de trésorerie d’exploitation, d’investissement et de financement.
À noter qu’une autre méthode est possible en partant des relevés bancaires de la société, il est possible de réconcilier chaque flux et les classifier dans le tableau de flux de trésorerie.
2. Déterminer la période de reporting
Choisir la période de reporting permet de fixer l’intervalle pour lequel le tableau de flux de trésorerie sera établi (par exemple, mensuel, trimestriel ou annuel).
Cette période doit correspondre aux pratiques comptables de l’entreprise et permettre une comparaison avec les états financiers antérieurs. Une période cohérente est essentielle pour évaluer les tendances de liquidité et les performances financières de l'entreprise au fil du temps.
3. Compléter le tableau de flux de trésorerie (CFS)
Flux de trésorerie d'exploitation (Cash Flow from Operating Activities)
Pour le calcul des flux de trésorerie d'exploitation, on commence généralement par le résultat net, puis on ajuste pour les éléments non monétaires et les variations de besoins en fonds de roulement (BFR).
Résultat net : C’est le point de départ, qui intègre déjà les revenus moins les dépenses, y compris salaires, coûts des fournisseurs, impôts, etc.
Éléments non monétaires (notamment les D&A) : Ces dépenses sont ajoutées car elles n’impliquent aucune sortie de trésorerie.
Variation du BFR : Le BFR représente les besoins de liquidités liés aux opérations courantes (stock, créances clients, dettes fournisseurs). Une augmentation du BFR (ex. augmentation des créances clients ou des stocks) réduit les flux de trésorerie, tandis qu’une diminution (ex. augmentation des dettes fournisseurs) augmente les flux.
Ces ajustements faits à partir du résultat net permettent de déterminer la capacité de l'entreprise à générer des liquidités à partir de ses opérations.
Flux de trésorerie d'investissement (Cash Flow from Investing Activities)
Le flux de trésorerie d’investissement regroupe les opérations d’achat et de vente d’actifs à long terme.
Les achats d’actifs immobilisés (CAPEX) représentent les investissements réalisés pour soutenir la croissance et le développement futur de l’entreprise.
La vente d’actifs, en revanche, est une source de liquidités lorsque l’entreprise cède des actifs non essentiels ou obsolètes.
Cette section indique l'impact net des décisions d'investissement sur la trésorerie.
Flux de trésorerie de financement (Cash Flow from Financing Activities)
Le flux de trésorerie de financement reflète les opérations de financement de l’entreprise. Les emprunts reçus apportent des liquidités, tandis que le remboursement de dettes représente une sortie. Les dividendes versés, augmentation de capital et rachats d'actions sont également des mouvements financiers impactant la trésorerie.
Cette section révèle comment l’entreprise finance ses activités et redistribue ses bénéfices.
4. Additionner les soldes de cash flow et variation de trésorerie
La variation nette de trésorerie est le résultat global des flux de trésorerie d’exploitation, d’investissement et de financement. Elle montre l’évolution de la trésorerie de l'entreprise sur la période analysée. Pour ce faire, il suffit d’additionner les trois soldes.
En ajoutant cette variation à la trésorerie initiale, on obtient le solde de trésorerie final, qui indique la liquidité disponible à la fin de la période.
Exemple de tableau de flux de trésorerie (CFS)
Comment lire et analyser un tableau de flux de trésorerie ?
Interprétation d’un tableau de flux de trésorerie
Le flux de trésorerie est positif
Un flux de trésorerie positif signifie que l’entreprise génère plus de liquidités qu’elle n’en dépense, ce qui est souvent un signe de rentabilité et de stabilité.
Cela peut indiquer que l'entreprise est bien positionnée pour financer ses opérations, investir dans des projets futurs ou réduire sa dette.
Un flux de trésorerie d’exploitation positif montre que les opérations principales sont profitables, tandis qu’un flux positif dans les financements peut suggérer un renforcement des capitaux ou une nouvelle levée de fonds.
Le flux de trésorerie est négatif
Un flux de trésorerie négatif peut indiquer que l'entreprise dépense plus de liquidités qu'elle n'en génère. Si ce résultat se situe dans les flux d’investissement, cela peut être un signe positif d'expansion ou de modernisation.
En revanche, un flux d’exploitation négatif, surtout s’il persiste, est un indicateur de difficultés financières, l’entreprise n’étant pas capable de générer assez de liquidités pour couvrir ses opérations courantes.
Des flux de financement négatifs peuvent signaler des remboursements de dette ou des distributions de dividendes.
L’analyse spécifique du cash flow statement d’une start-up
Pour une start-up, l'analyse du tableau de flux de trésorerie prend une signification particulière :
Forte dépendance aux flux de financement
Les start-ups, en phase de croissance, présentent souvent des flux de trésorerie d’exploitation négatifs car elles n’ont pas encore atteint la rentabilité.
Elles dépendent donc des levées de fonds ou des financements externes pour subvenir à leurs besoins de liquidité.
Investissements élevés dans les actifs et le développement
Les flux de trésorerie d’investissement peuvent être négatifs, reflétant les dépenses en technologie, en infrastructure, et en développement produit, nécessaires pour se positionner sur leur marché.
Importance du suivi de la "burn rate"
Pour une start-up, le taux de consommation de trésorerie (ou "burn rate") est crucial. Il permet de calculer la durée de vie de la trésorerie actuelle, c’est-à-dire combien de temps l’entreprise peut maintenir ses activités sans levée de fonds additionnelle.
Conclusion sur le tableau de flux de trésorerie
Le tableau de flux de trésorerie est bien plus qu'un simple état financier : c'est un véritable tableau de bord qui dévoile la gestion de la liquidité d'une entreprise et sa capacité à financer son développement.
Maîtriser ses trois composantes – flux d’exploitation, d’investissement et de financement – permet d’évaluer avec précision la santé financière d’une société et d’anticiper ses besoins en cash. Que vous soyez étudiant en finance, investisseur ou entrepreneur, comprendre le CFS est un atout incontournable pour prendre des décisions stratégiques éclairées et éviter les pièges du manque de trésorerie.
Rappelez-vous, une entreprise peut être rentable sur le papier et pourtant sombrer à cause d’une mauvaise gestion du cash flow.
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